Chaque année, c’est la même histoire.
On arrive en décembre, et tout le monde prétend être « fatigué, mais ça va ».
Alors qu’en réalité… non, ça ne va pas, pas du tout.
Décembre, c’est ce mois étrange où la pression professionnelle grimpe juste au moment où notre corps, lui, veut ralentir. On se retrouve épuisé, irritable, moins concentré, avec une motivation qui fond comme neige au soleil , et surtout, avec ce sentiment diffus que tout prend deux fois plus d’énergie.
Pourquoi décembre nous fatigue autant ?
On croit souvent que la fatigue de fin d’année vient uniquement du boulot. Mais la réalité est beaucoup plus subtile : décembre active plusieurs couches de fatigue différentes qui s’accumulent les unes sur les autres.
1. La fatigue biologique : le corps veut hiberner, pas faire du reporting trimestriel
En hiver, la lumière diminue. Le cerveau augmente la production de mélatonine (hormone du sommeil). Résultat :
- on a plus envie de dormir,
- on a moins d’énergie,
- on est plus sensible au stress.
Votre corps vous dit littéralement : « ralentis ».
Et votre agenda vous dit : « accélère ».
Conflit direct. Fatigue garantie.
2. La fatigue émotionnelle : 11 mois de montagnes russes
Nous ne sommes pas des machines.
En 11 mois, vous avez probablement :
- géré des tensions,
- absorbé des émotions,
- traversé des imprévus,
- accompagné d’autres personnes,
- encaissé des déceptions,
- porté des responsabilités,
- essuyé quelques tempêtes (même petites).
En décembre, tout ce qui a été mis sous le tapis toute l’année ressort.
Le corps n’a plus de capacité de stockage.
Je le vois dans les séances : en décembre, les gens explosent… ou implosent.
3. La fatigue mentale : l’effet “fin de cycle”
Notre cerveau fonctionne en cycles.
Décembre marque une fin.
Et tout ce qui se termine crée de la charge mentale :
- faire le bilan,
- remplir, clôturer, envoyer, finaliser,
- préparer l’année suivante,
- prévoir les fêtes,
- gérer les relations familiales…
L’invisible mental pèse souvent plus lourd que les dossiers.
4. La fatigue sociale : décembre, le mois des obligations
Les invitations, les repas, les événements.
Même si on aime ça, le social consomme de l’énergie.
Et si on aime moins ça ?
L’énergie se vide encore plus vite.
5. La fatigue existentielle : décembre, ce miroir qu’on n’a pas demandé
Décembre a cette particularité de nous renvoyer à :
- ce qu’on a réussi,
- ce qu’on n’a pas fait,
- ce qu’on aurait voulu faire autrement.
Même si on ne fait pas un bilan conscient, le corps le fait.
Ça peut réveiller des regrets, des frustrations, des questionnements, une sensation d’inachevé.
Bref : décembre, c’est beaucoup.
Quels sont les signes de la fatigue de décembre ?
Ils sont parfois subtils, parfois bruyants.
Voici ce que je vois souvent en consultation ou en entreprise :
- vous vous réveillez fatigué(e), même après une longue nuit ;
- vous avez des difficultés à vous concentrer ;
- vous êtes plus irritable, vous sur-réagissez ;
- vous avez une impression de « brouillard » ;
- vous êtes plus sensible aux émotions ;
- vous n’avez plus envie de sociabiliser ;
- vous procrastinez davantage ;
- vous vous sentez saturé(e) par le moindre imprévu ;
- vous oubliez plus de choses ;
- votre corps parle : tensions, dos, plexus serré, migraines…
Si vous vous reconnaissez :
Respirez, vous allez bien.
Vous êtes juste… en décembre.
Comment faire face à la fatigue de décembre ?
1. Arrêter de se battre contre le corps
(et commencer à s’écouter)
On sous-estime souvent ce point, mais il peut changer la donne :
Le corps ne ment jamais.
Au lieu de lutter, demandez-lui :
- De quoi tu as besoin aujourd’hui ?
- Quel rythme te ferait du bien ?
- Qu’est-ce qu’il faut que je lâche ?
Prenez 2 minutes de respiration profonde, mains posées sur le ventre.
Reconnectez-vous à vous.
2. Prioriser (vraiment)
Décembre n’est pas le mois pour :
- lancer 10 projets,
- tout restructurer,
- changer toute sa vie.
C’est le mois pour faire le minimum utile.
Et pour choisir.
Un exercice simple :
Notez toutes vos tâches, puis demandez-vous :
- Qu’est-ce qui est indispensable ?
- Qu’est-ce qui peut attendre 2026 ?
- Qu’est-ce que je peux simplifier ?
- Qu’est-ce que je peux déléguer ?
Décembre n’est pas une course de vitesse, c’est une traversée.
3. Réduire les obligations sociales
Vous avez le droit de dire non.
Vous avez le droit de passer une soirée chez vous.
Vous avez le droit de choisir la qualité à la quantité.
Votre énergie est une ressource précieuse.
Gardez-la pour ce qui compte vraiment.
4. Rituel d’atterrissage le soir
Le cerveau accumule, si vous l’aidez à vider, vous dormezs mieux.
Et vous vous réveillez moins fatigué(e).
Voici un rituel en 5 minutes :
- Notez ce que vous devez faire demain pour ne plus y penser après.
- Respirer en conscience pendant 1 minute (sentir sa cage thoracique qui se gonfle et se dégonfle au rythme de sa respiration).
- Écrire 3 choses qui vous ont fait plaisir aujourd’hui. (3 kifs par jour)
- S’étirer 30 secondes.
- Se remercier (oui, toi)
C’est simple, mais terriblement efficace.
5. Donner un espace à vos émotions
Ce que vous retenez en décembre explose en janvier.
Accordez-vous un moment pour ressentir :
- où ça tire dans votre corps ?
- quelle émotion se présente ?
- qu’est-ce qu’elle dit de vous ?
- que demande-t-elle ?
Vous n’avez pas besoin de « régler » l’émotion.
Juste de lui donner le droit d’exister.
6. Faire moins, mais mieux
Un principe simple :
Ce n’est pas la quantité d’action qui fait avancer, c’est la clarté intérieure.
Si vous faites une seule chose par jour mais que vous la faites en étant présent(e), vous êtes déjà en train de gagner de l’énergie.
7. Vous offrir des micro-pauses corporelles
Le mental fatigue vite, le corps recharge vite.
3 minutes peuvent changer votre journée :
- respiration lente,
- marcher quelques pas,
- s’étirer,
- poser une main sur son cœur,
- souffler fort,
- fermer les yeux 30 secondes.
Ce n’est pas « du temps perdu ».
C’est du temps récupéré.
8. Redéfinir le mois de décembre
Et si décembre n’était plus :
« le mois où on doit tout finir »
mais plutôt
« le mois où on prépare le terrain pour bien commencer » ?
Changez le récit, vous changez l’énergie.
En conclusion
Décembre n’est pas un mois banal.
C’est le mois où votre corps demande le calme, où votre mental vous rappelle tout ce que vous avez vécu, et où votre émotionnel vous réclame de la douceur.
Personne n’a besoin de finir l’année épuisé.
Personne n’a besoin de porter tout ça seul.
Vous pouvez ralentir.
Vous pouvez prioriser.
Vous pouvez vous écouter.
Vous pouvez demander de l’aide.
Vous pouvez prendre soin de vous maintenant, pas en janvier.
Votre bien-être n’est pas une récompense. C’est votre socle.
Et vous avez le droit de vous sentir bien, même en décembre.

